
Le secteur canadien de la construction adopte de plus en plus de technologies, mais la réforme de l’approvisionnement est essentielle pour stimuler la productivité
Un nouveau rapport de KPMG au Canada, en partenariat avec l’Association canadienne de la construction, révèle que l’industrie canadienne de la construction fait de réels progrès dans l’adoption d’outils numériques pour stimuler la productivité, mais que des changements plus profonds sont encore nécessaires.
Environ 90 % des chefs d’entreprise dans l’industrie reconnaissent que la technologie est essentielle pour répondre à la demande croissante, et 81 % d’entre eux constatent déjà des améliorations grâce aux récents investissements technologiques. Des outils tels que la modélisation des données du bâtiment (BIM), l’IA, la robotique, les drones et la préfabrication aident les entreprises à réduire les délais, à améliorer l’efficacité et à remédier aux pénuries de main-d’œuvre actuelles.
Pourtant, même si les entreprises investissent, nombre d’entre elles sont confrontées à la pression exercée sur leurs marges bénéficiaires par l’inflation, les perturbations commerciales et les systèmes d’approvisionnement obsolètes. Près de huit entreprises sur dix (78 %) affirment que les procédures d’approvisionnement évoluent pour soutenir l’innovation, ce qui est un signe positif, mais seulement 43 % d’entre elles estiment que les clients influencent leur décision d’adopter des technologies.
L’approvisionnement privilégie encore trop souvent le coût le plus bas par rapport à la valeur à long terme, ce qui décourage l’investissement dans l’innovation. Le secteur canadien de la construction est prêt à construire encore plus, plus vite, mais les gouvernements doivent réformer l’approvisionnement pour favoriser la collaboration, garantir un partage équitable des risques et créer la confiance dont les entreprises ont besoin pour investir et croître.
La main-d’œuvre constitue un autre obstacle. Alors que les départs à la retraite dépassent les recrutements et que 70 % des dirigeants s’attendent à ce qu’il soit de plus en plus difficile de répondre à la demande au cours de la prochaine décennie, la technologie seule ne résoudra pas le problème. Les entreprises doivent également investir dans la formation et le perfectionnement des travailleurs pour que les outils numériques apportent de réels gains de productivité.
La préfabrication et la construction modulaire bénéficient également d’un élan croissant : 53 % des entreprises les considèrent comme des priorités absolues et 27 % comme des priorités intermédiaires. Ces méthodes permettent de rationaliser la construction, de réduire les déchets et d’accélérer les délais, des avantages essentiels dans un contexte où la demande ne cesse de croître.
Enfin, 84 % des dirigeants souhaitent l’élimination des barrières commerciales interprovinciales. Les difficultés liées à l’application de 14 ensembles de règles et de règlements constituent un frein inutile à la productivité si l’on veut que le secteur soit en mesure de gérer le volume croissant de projets en route.
La voie à suivre
Le secteur évolue dans la bonne direction. Les investissements dans la technologie sont en hausse, ce qui se traduit par une amélioration de la productivité et de l’efficacité de la main-d’œuvre. Il existe également un appétit croissant pour l’innovation dans tous les domaines.
Mais pour libérer tout le potentiel de l’industrie, il ne suffit pas de disposer d’outils. En tant que porte-parole national de l’industrie de la construction, l’ACC se fait le champion des changements politiques nécessaires pour faire avancer les choses :
- Une réforme de l’approvisionnement qui récompense la valeur à long terme et l’innovation plutôt que les offres les moins chères
- Une certitude politique qui donne aux entreprises la confiance nécessaire pour investir dans les nouvelles technologies
- Des stratégies de main-d’œuvre pour recruter, former et perfectionner les talents
- L’élimination des barrières commerciales interprovinciales pour accélérer les projets
Ces mesures aideront l’industrie canadienne de la construction à bâtir de manière plus intelligente, plus rapide et plus durable.
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L’industrie de la construction du Canada convient de l’importance des investissements dans la technologie, au moment où elle est soumise à des pressions pour en faire plus avec moins, communiqué de presse conjoint de KPMG au Canada et de l’ACC, le 18 juin 2025