
Construire au-delà d’aujourd’hui : la planification de la succession dans la construction

Demandez à n’importe quel entrepreneur, promoteur ou professionnel des métiers ce qui l’empêche de dormir et vous entendrez probablement les mêmes préoccupations : pénuries de main-d’œuvre, augmentation des coûts des matériaux et resserrement des marges. Mais un problème est souvent négligé : que se passe-t-il lorsque le propriétaire d’une entreprise prend sa retraite?
Sans plan, de nombreux propriétaires risquent de laisser leur entreprise, et leurs employés, dans une situation difficile le moment venu. Pourtant, trop nombreux sont ceux qui repoussent l’échéance en pensant qu’ils s’en occuperont plus tard. La dure vérité? Plus tard, c’est souvent trop tard.
La planification de la succession ne peut pas attendre
Dans le secteur de la construction, la réussite ne consiste pas seulement à bâtir des structures, mais aussi à créer une entreprise durable. Paradoxalement, plus un propriétaire est indispensable aux opérations quotidiennes, moins son entreprise a de valeur lorsque vient le moment de la transition.
De nombreuses entreprises de construction ont commencé par être de petites entreprises gérées par leur propriétaire et sont devenues des entreprises importantes. Mais en l’absence d’un plan, elles sont souvent confrontées à des fermetures abruptes ou à des ventes forcées, ce qui laisse aux propriétaires beaucoup moins que prévu.
Au-delà du transfert de propriété, la continuité est essentielle. Si un propriétaire se retire soudainement, qui s’occupe de la gestion des chantiers, des salaires ou de l’obtention de nouveaux contrats? La planification de la succession ne consiste pas seulement à trouver un acheteur, mais aussi à veiller à ce que l’entreprise continue à fonctionner sans heurts et à maintenir sa stabilité financière.
Le facteur fiscal : protéger la valeur de l’entreprise
La gestion des obligations fiscales joue un rôle clé dans l’optimisation de la valeur de l’entreprise. Les décisions prises aujourd’hui déterminent le niveau de richesse qu’un propriétaire conserve lorsqu’il quitte l’entreprise.
Par exemple, l’exonération cumulative des gains en capital (ECGC) du Canada permet aux propriétaires d’entreprise de mettre à l’abri de l’impôt jusqu’à 1,25 million de dollars (en date du 25 juin 2024) lors de la vente d’actions admissibles. Cependant, de nombreuses entreprises ne se structurent pas correctement pour remplir les conditions requises, ce qui laisse des sommes considérables sur la table.
Les fiducies collectives des employés (FCE) offrent un moyen fiscalement avantageux de transférer la propriété aux salariés, mais elles nécessitent des années de préparation. Par ailleurs, des structures d’entreprise obsolètes, une mauvaise tenue des comptes ou des déclarations fiscales agressives peuvent compliquer, voire faire échouer, une vente.
En l’absence de données financières solides, une entreprise valant 15 millions de dollars sur papier pourrait être vendue à un prix bien inférieur. Une entreprise bien préparée attire de meilleurs acheteurs, obtient des évaluations plus élevées et garantit une transition en douceur.
Choisir le bon successeur
Chaque transition d’entreprise est unique, mais les suppositions bloquent souvent le processus.
Certains propriétaires prévoient de transmettre leur entreprise à leurs enfants, mais se rendent compte que ceux-ci ne sont pas intéressés ou dûment préparés. D’autres attendent des employés clés qu’ils adhèrent à l’initiative, sans jamais engager la conversation ou fournir les moyens financiers nécessaires pour rendre l’actionnariat viable.
Pour ceux qui envisagent une vente à un tiers, la préparation doit commencer des années à l’avance. Les acheteurs sont sélectifs et recherchent des entreprises dotées d’un bilan financier solide, d’une succession claire des dirigeants et d’une stabilité opérationnelle, et non pas des entreprises qui dépendent encore d’un seul décideur.
Une étude de cas de réussite
Une entreprise de construction a récemment prouvé que la planification intentionnelle porte ses fruits. Le propriétaire, un entrepreneur bien établi, a trouvé un groupe d’employés de confiance désireux de prendre la relève. Pendant cinq ans, MNP a travaillé en étroite collaboration avec eux pour structurer un plan de rachat et obtenir le financement de la première phase de la transition.
Les recettes ont d’abord diminué, mais en quatre ans, les nouveaux propriétaires les ont doublées. Le propriétaire initial s’est retiré à un prix nettement plus élevé et les nouveaux propriétaires ont obtenu un financement auprès d’une grande banque, ce qui n’aurait pas été possible sans une stratégie structurée et à long terme.
Relever les défis locaux
La planification de la succession se heurte à des obstacles particuliers. En raison de l’étroitesse du marché de l’emploi, il est essentiel de conserver les employés clés et d’assurer la continuité du leadership. Les acheteurs et les successeurs veulent voir une entreprise qui peut fonctionner au-delà de son propriétaire actuel.
En outre, l’augmentation des vérifications de l’ARC, l’évolution de la législation fiscale et les exigences croissantes en matière de conformité rendent la planification proactive plus importante que jamais. Une entreprise ne se vend pas toute seule. Les propriétaires ont besoin d’au moins cinq ans de planification pour maximiser la valeur de leur entreprise.
L’avenir de la succession dans la construction
Alors que la consolidation du secteur s’accélère, les grandes entreprises acquièrent les plus petites et les acheteurs deviennent plus sélectifs. Les entreprises dotées d’une situation financière solide, de processus clairs et de plans de leadership obtiendront les valorisations les plus élevées.
Si vous n’avez pas encore commencé à planifier, c’est le moment.
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