ALERTE à la défense des intérêts

Le nouveau rapport économique de l’ACC montre que la construction se maintient malgré une conjoncture économique difficile

Malgré l’incertitude persistante entourant les droits de douane et le commerce, le secteur canadien de la construction continue d’afficher des progrès constants, selon le dernier Perspectives économiques trimestrielles de la construction. L’édition de l’été 2025 analyse l’impact de l’inflation, des tensions commerciales et des investissements publics sur le secteur de la construction.

L’économie canadienne a connu une croissance de 2,2 % au T1 2025, après une croissance modeste de 0,5 % au trimestre précédent. Une grande partie de cette croissance initiale provenait des entreprises qui stockaient des marchandises en prévision des nouveaux droits de douane, une tendance qui s’est inversée depuis le mois d’avril. Alors que les droits de douane persistent et que la rigidité de l’inflation de base compromet la poursuite de l’assouplissement monétaire malgré un marché du travail plus souple, l’augmentation des dépenses du secteur public devrait jouer un rôle clé dans la croissance de l’activité de la construction.

Points clés à retenir

  • La construction reste stable : La production industrielle a augmenté de 0,22 %. Bien que ce chiffre soit plus modeste que celui de l’ensemble de l’économie, il s’agit d’un gain stable pour un secteur qui ne connaît pas de pics d’exportations et de stocks et qui a absorbé des importations plus importantes. En glissement annuel, la production a augmenté de 1,52 %, soutenue par une reprise timide du secteur du logement et une croissance solide de la construction non résidentielle.
  • Refroidissement de l’inflation des matériaux de construction – à l’entrée de l’usine : L’inflation de l’indice des prix des produits industriels (IPPI) a ralenti à 1,17 % en glissement annuel en mai, en raison de l’appréciation du dollar canadien en avril et en mai, de la baisse des prix de l’énergie et de la contraction des besoins en matière de production manufacturière. Les prix de l’acier ont augmenté de 3,38 % depuis février et les coûts du ciment sont également en hausse. Cette mesure des prix reflète les prix à la sortie de l’usine, avant que les taxes et les droits de douane ne soient ajoutés, de sorte que les droits de douane n’ont qu’une incidence indirecte sur cette mesure. Cependant, l’écart entre les coûts de production et la consommation finale ne cesse de se creuser. Selon l’Indice des prix de la construction de bâtiments (IPCB), le Nouveau-Brunswick, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont enregistré les plus fortes hausses régionales.
  • Construction record de la part du fédéral : Le plan de construction de 50 G$ sur quatre ans proposé par le gouvernement fédéral dans le cadre du programme du premier ministre Mark Carney place le secteur dans la position la plus constructive (au sens propre comme au sens figuré) depuis le boom autoroutier de l’après-guerre. Si l’on exclut le programme Construire des maisons au Canada (CMC), qui fait la part belle aux préfabriqués, et le coup de pouce de 1,78 G$ au budget de la défense, les dépenses budgétaires pourraient accroître la part du PIB du secteur de la construction d’environ 5 %, à condition que les achats, l’octroi de permis et la capacité de la main-d’œuvre puissent suivre le rythme de ces dépenses plus importantes.

Quel est l’avenir du secteur?

Les perspectives de l’industrie canadienne de la construction pour le second semestre 2025 sont positives, mais les conditions sont compliquées. Les programmes de logement, d’infrastructure et de défense soutenus par le gouvernement promettent de solides projets, même si nombre d’entre eux ne se concrétiseront peut-être pas avant l’année prochaine. Les frictions commerciales non résolues et les règles d’approvisionnement changeantes maintiennent les coûts des matériaux et les chaînes d’approvisionnement en mouvement, tandis que les primes d’assurance élevées et la pause dans l’assouplissement monétaire compriment les marges. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée persiste, ce qui favorise la préfabrication. Des approbations fédérales plus rapides pourraient raccourcir les délais. Les constructeurs qui savent s’adapter à ces changements peuvent transformer les vents contraires de la politique actuelle en un avantage durable.

Pour plus d’information sur ce rapport ou sur les travaux actuellement menés par l’ACC afin de résoudre les problèmes mentionnés, veuillez communiquer avec Yunhan Liu, analyste, économie et politiques.