CAP sur les pratiques exemplaires

Un héritage de consensus et de collaboration : le CCDC continue de définir les normes de l’industrie au Canada

Lorsqu’Elisa Brandts a assisté à sa première réunion du groupe de travail du Comité canadien des documents de construction (CCDC) sur la réalisation de projets intégrés, elle était loin de se douter qu’elle allait déclencher un engagement d’une décennie à redéfinir la manière dont la confiance, la transparence et l’équité sont intégrées dans l’industrie de la construction au Canada.

Aujourd’hui, cette architecte, également vice-présidente d’entreprise régionale de la division Bâtiments (Ouest du Canada) de Stantec, a été nommée présidente du CCDC et a officiellement pris la barre en mars de cette année.

« Le CCDC est depuis longtemps une pierre angulaire de l’industrie de la construction au Canada, car il élabore les contrats et les documents types qui définissent la manière dont les projets sont construits à l’échelle nationale, explique Mme Brandts. Ses documents sont clairs et équilibrés, offrant à tous les participants au projet, des maîtres d’ouvrage aux entrepreneurs en passant par les consultants, un cadre commun pour la réussite du projet. »

Mme Brandts succède à Mark Mulholland, vice-président des activités des services de réalisation de projets chez BGIS, qui a assuré la présidence pendant une période charnière de changement et d’adaptation. Sous la direction de M. Mulholland, le comité a relevé des défis sans précédent, notamment le passage à la collaboration virtuelle pendant la pandémie de la COVID-19, tout en continuant à affiner ses documents phares et à maintenir son approche fondée sur le consensus.

Son mandat a laissé en héritage une évolution réfléchie qui a permis au CCDC de répondre aux demandes en constante évolution de l’industrie canadienne de la construction.

Pour M. Mulholland, la plus grande force du CCDC se trouve dans son personnel et dans son processus. « Notre travail est entièrement fondé sur le consensus, explique-t-il. « Chaque point de vue, y compris celui des maîtres d’ouvrage, des consultants et des entrepreneurs, est considéré avant qu’une décision ne soit prise. Cela peut prendre du temps, mais c’est ce qui donne à nos documents crédibilité et équilibre. Cette approche consensuelle est vraiment ce qui rend le CCDC unique en son genre. »

Parmi les réalisations dont il est le plus fier, on peut citer l’amélioration continue du CCDC 2, le contrat phare du comité. « Le CCDC 2 représente l’équité et la collaboration, des principes qui sont au cœur de tout ce que nous faisons, déclare-t-il. Chaque mise à jour améliore la façon dont les projets sont compris et réalisés. »

M. Mulholland s’empresse également de dissiper une idée reçue, à savoir que le CCDC est un comité ne visant que les entrepreneurs. « Ce n’est pas le cas, note-t-il. Chaque groupe constitutif, maîtres d’ouvrage, entrepreneurs, architectes, ingénieurs, dispose d’une voix égale. C’est cet équilibre qui confère à nos documents leur autorité. »

C’est ce même engagement en faveur de l’inclusion et du consensus que Mme Brandts met en œuvre en tant que présidente. Entrée en fonction au début de l’année, elle apporte des décennies d’expérience dans le domaine de la construction et de la conception, ainsi qu’une connaissance approfondie de l’approche collaborative du comité.

« Le CCDC répond aux demandes réelles de l’industrie, dit-elle. Au fur et à mesure que de nouveaux modèles de prestation émergent, tels que les projets intégrés, les modèles d’alliance, les partenariats public-privé et la conception-construction progressive, le comité évolue pour rester pertinent et réactif. »

Mme Brandts reconnaît qu’il peut être difficile de parvenir à un consensus, mais elle considère qu’il s’agit là d’un élément essentiel de l’intégrité du CCDC. « Il n’est pas toujours facile de parvenir à un accord entre des personnes aussi différentes, dit-elle, mais une discussion engagée est toujours encouragée. »

Mme Brandts et M. Mulholland s’entendent à dire que l’objectif est d’être à l’écoute de l’industrie tout en maintenant l’équilibre et la crédibilité qui font la réputation du CCDC. Le comité s’efforce de suivre l’évolution du secteur lui-même : les nouveaux modèles de prestation, les attentes changeantes des clients et les technologies émergentes façonnent tous le marché. La force du CCDC se retrouve dans sa capacité à évoluer en fonction de ces exigences.

La représentation, explique Mme Brandts, est un élément essentiel de cette force. Ayant passé plus de 40 ans dans le secteur, elle comprend l’importance de l’inclusion, non pas comme un sujet de discussion, mais comme une nécessité pratique. « Pour moi, la réalisation du travail passe avant tout, dit-elle, mais la représentation est importante. Lorsque les gens se voient reflétés dans le leadership et dans le processus, cela renforce l’idée que notre industrie a de la place pour tout le monde. »

Pour l’avenir, Mme Brandts se concentre sur la poursuite de l’action éducative, par le biais de webinaires, de séminaires et d’initiatives qui encouragent la nouvelle génération à s’impliquer et à découvrir ce que le CCDC a à offrir. Elle est également enthousiasmée par de nouveaux projets, notamment l’élaboration d’un document contractuel de conception-construction progressif qui reflète les tendances émergentes en matière de réalisation de projets.

Sous sa direction, l’objectif du CCDC reste clair : servir de forum de confiance où la communauté de la construction du Canada peut s’entendre. Ou, comme le dit M. Mulholland, « Il s’agit d’un comité collaboratif et engagé; c’est vraiment cela, l’esprit du CCDC ».

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