LE COIN de l’ACC

Les membres soulignent le bris de confiance au cœur des défis actuels en matière d’approvisionnement

La présidente de l’ACC, Mary Van Buren, et le vice-président principal, Rod Gilbert, avec le soutien des présidents des conseils consultatifs nationaux et le président du conseil de l’ACC, Brendan Nobes, ont entrepris une mission d’information cet été afin d’apprendre directement des membres les défis auxquels ils font face en ce qui a trait aux pratiques d’approvisionnement actuelles. Dans le cadre de cette mission, appelée la Tournée des pratiques normalisées, l’ACC a visité Vancouver, Edmonton, Winnipeg, St. John’s et Montréal en juin.

Un thème courant soulevé par de nombreux membres partout au pays est que le système actuel est brisé et que la confiance s’érode entre le maître d’ouvrage et l’entrepreneur. Parmi les exemples cités sont le processus d’appel d’offres/DDP et ses exigences restrictives et inefficaces; les entrepreneurs sont obligés de gérer des coûts de projet inconnus et des retards s’ils veulent soumissionner; les maîtres d’ouvrage favorisent souvent le plus bas soumissionnaire au détriment de la valeur et de la concurrence loyale; et les entrepreneurs sont tenus d’assumer une grande part du risque.

Certains participants ont expliqué que les maîtres d’ouvrage du secteur public lancent souvent des projets fondés sur des motifs politiques, réactionnaires ou à court terme. Cette approche ne tient pas compte du caractère saisonnier du secteur, ni de la complexité et des coûts, tout en s’attendant à ce que les projets soient réalisés dans le respect des délais et des budgets.

Les membres ont indiqué que l’implication précoce des entrepreneurs serait un moyen de produire un plan de projet plus éclairé, ce qui permettrait d’établir de meilleurs prix en fonction des risques et d’identifier des moyens plus efficaces de réaliser les projets.

Les enjeux soulevés lors des réunions ont également porté sur le manque de travailleurs qualifiés disponibles au niveau local et provincial pour développer, concevoir et réaliser des propositions de projets d’infrastructure. Les participants ont mentionné le manque de compréhension de la part des maîtres d’ouvrage concernant les défis de réalisation de projets et de gestion des coûts attribuables à la pénurie de main-d’œuvre, aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement et à la hausse des coûts de matériaux.

Les prochaines étapes –il faut sensibiliser davantage les maîtres d’ouvrage

Plusieurs participants ont fait valoir que les maîtres d’ouvrage publics doivent mieux comprendre la gestion et les cycles de projets. Les domaines où l’ACC peut favoriser le changement en misant sur la sensibilisation des maîtres d’ouvrage sont : le partage des risques, la priorité accordée à la meilleure valeur plutôt qu’au coût le plus bas, la participation précoce des entrepreneurs au processus et la mise en place de mesures qui permettent d’accroître la main-d’œuvre qualifiée nécessaire avant d’imposer des objectifs d’approvisionnement social.

Les associations locales de la construction peuvent diffuser ces messages auprès des maîtres d’ouvrage locaux et provinciaux afin de faire avancer les efforts de l’ACC visant à actualiser les pratiques d’approvisionnement.

Les participants ont également souligné l’importance de promouvoir la valeur des documents du Comité canadien des documents de construction (CCDC) en tant que contrats et guides de l’industrie qui sont équitables et fondés sur le consensus.  

L’ACC discute actuellement avec Services publics et Approvisionnement Canada au sujet des changements nécessaires pour moderniser le processus d’approvisionnement fédéral, et continuera de défendre et de réclamer une planification à long terme des infrastructures qui est guidée et éclairée par un conseil consultatif indépendant.